Aller sans retour : 4250km sur le Pacific Crest Trail de André Allard
Rédigé le 21 juin 2018
Premières phrases
Comme chaque jour depuis bientôt deux ans, date à laquelle j’avais glané des renseignements pour un voyage au Pérou, je traîne mes grolles sur un site internet dédié à la randonnée qui donne des conseils sur comment alléger son sac à dos. Cette philosophie de l’allégement a pour résultat de pouvoir s’ouvrir à de nouveaux horizons en matière de durée d’autonomie et par corollaire de lieu de voyage.
Pourquoi ce livre
Depuis que j’ai lu Wild, le livre de Sheryl Strayed, je suis passionnée par le chemin de grande randonnée qu’est le PCT (Pacific Crest Trail). J’aime énormément lire les récits de personnes qui l’ont parcouru. Dernièrement, j’ai lu Trail Magic – Veronique Girard-Madoux (lien), mais les récits en français sont rares alors quand je tombe sur le récit d’un Frenchie, je ne peux que sauter sur le livre.
Dans Aller sans retour, André, la trentaine, va nous raconter son aventure sur les 4250 km que compte le Pacific Crest Trail. De la frontière mexicaine à celle du Canada.
Chaque année, de nombreux randonneurs essaient de parcourir cette distance à travers la chaleur de la Californie du Sud, la neige de la Sierra Nevada, la canicule de la Californie du Nord, les moustiques de l’Oregon et les dénivelés ardus de l’état de Washington.
Certains mettent pratiquement 6 mois pour parcourir cette distance, lui l’a fait en 120 jours.
Mais il nous prévient, ici pas question de complaisance et de raconter que le PCT c’est le sentier des Bisounours. Ici point de récit faux-cul, il nous raconte sa randonnée sans langue de bois et ne nous épargne ni ses bobos, ni ses états d’âme, ni ses coups de gueule.
Alors, il est vrai que pour le coup, avec son récit, André a réussi son pari de démystifier cette randonnée. Et après sa lecture, on a pratiquement plus envie de partir.
Les dénivelés de fous, le manque d’eau, les moustiques, rien que cela déjà, moi, cela m’a refroidie icon_smile
Les plats sont rares (voire inexistants), les genoux en prennent un sacré coup.
J’ai beaucoup aimé ce récit que j’ai trouvé bien plus en phase avec la réalité que certains des récits que j’ai pu lire.
En revanche, certaines de ses réflexions concernant certains randonneurs qu’il a croisés m’ont beaucoup dérangée. J’ai l’impression que l’auteur avait un problème avec les personnes de forte corpulence et que, d’après lui, ces personnes n’avaient rien à faire sur le chemin. J’ai relevé 6 ou 7 fois des réflexions de ce genre.
Alors oui, André a décidé de parcourir le PCT à vitesse grand V (en moins de 4 mois), mais si des personnes ont envie de ne marcher que 15 km/jour et de le boucler en 6 mois (voire même de ne pas le terminer), libre à eux ! Aux moins ils auront tenté. Qui est-il pour les juger et dire qu’ils n’ont rien à faire là ?
J’ai tout de même relevé que l’auteur avait un point commun avec moi : quand il doit traverser une épreuve difficile, il pense à Mike Horn
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P137
« Je me remonte le moral en me disant que Mike Horn ne râlerait pas pour un peu de pluie »
Celle-ci, je me la suis déjà dite lors d’une sortie vélo dernièrement où j’ai été prise par l’orage sur le GR98 au beau milieu des calanques entre Marseille et Cassis:)
P279
« Après trente minutes d’hésitation, je sors tout de même de ma tente avec comme pensée que Mike Horn ne se laisserait sûrement pas stopper par un peu de pluie et de vent, donc aucune raison que cela soit mon cas. »
Par contre là on est plus d’accord :
P301
« Personnellemnt, je ne conçois pas la randonnée comme une balade, mais comme un dépassement de soi auquel on ajoute la découverte de notre planète, l’effort est donc un point crucial»
L’auteur a souffert pendant cette longue marche, d’autant plus parce qu’il a voulu marcher cette distance en 120 jours (au départ, il voulait même tenter les 100 jours), mais cela vaut-il la peine de souffrir comme cela pour gagner quelques jours ? J’ai comme l’impression qu’il n’a pas pris le temps d’apprécier sa randonnée.
Malgré les quelques points qui m’ont titillée, j’ai tout de même beaucoup apprécié la lecture de ce livre.
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Les réflexions qui sont relevées dans cette chronique sur le point de vue de l’auteur ne me donnent pas envie ! Pourtant, on ne peut que saluer l’exploit même si celui-ci doit permettre à l’auteur de trouver ou retrouver modestie et empathie au travers des paysages grandioses traversés ! Mais, on marche comme on est …Merci pour cette chronique mais je ne marcherais avec lui!
Malgré ses réflexions un peu déplacées, le récit est quand même très intéressant.